mardi 9 mars 2010

L’objet du désir sacré


Le seul objet dans le Temple qui ne servait pas au service des sacrifices était le Kiyor. Le Kiyor était un ustensile en cuivre en forme de fût, doté de robinets, et qui n’avait autre utilité que l’ablution des mains et des pieds des prêtres avant de commencer leur service.

Sa confection a été rendue possible grâce à la donation des femmes de leurs miroirs.

C’est justement ce point qui gêna Moïse… Il invoqua que ces miroirs étaient des objets déshonorants de part leur vocation à être l’outil d’embellissement de la femme, chose dégradante pour un endroit dont la seule aspiration était la sainteté et la pureté.

En d’autres termes, il se dit : comment est-il possible qu’un miroir qui n’a pour seul objectif que de permettre à son détenteur de s’assurer de sa beauté et de susciter le désir, puisse être à l’origine de la confection d’un ustensile qui permet aux prêtres la purification ? N’est-ce pas là une antinomie ?

Mais D.ieu en avait décidé autrement ! Il expliqua à Moïse que ces miroirs représentaient la sacralisation du désir. Il lui rappela qu’au temps de la servitude en Egypte, les femmes soignaient leur apparence grâce à ces miroirs et elles choyaient leurs maris qui rentraient à la maison fatigués et épuisés de leurs corvées, afin qu’ils aient encore le désir de procréer et ainsi, mettre au monde les enfants d’Israël. C’est leur entreprise de séduction qui permit au peuple de se multiplier.

Il ne s’agit donc pas d’un vulgaire objet employé à des fins charnelles ou une coquetterie, mais bien de l’outil servant à susciter un désir sacré, celui de donner la vie.

C’est ainsi que le Temple dont la principale vocation est de permettre à celui qui a fauté de se faire pardonner et ainsi de continuer à vivre – au sens matériel et spirituel – compte avec fierté parmi ses ustensiles « le Kiyor », qui introduit le service des prêtres par ce symbole de la vie.

Et ce n’est pas pour rien que l’ustensile qui contenait l’eau pour l’ablution – une eau qui par définition est l’évocation de la vie - était lui-même réalisé avec les miroirs employés à donner la vie.

Quand les femmes subliment la beauté physique pour sa finalité la plus estimable, celle de donner la vie, le désir prend alors une dimension sacrée au point de trôner comme symbole dans le Temple !

lundi 8 mars 2010

Les libéraux, un judaïsme composé

La semaine dernière, s’est tenu le congrès européen du judaïsme libéral, j’avoue que leur service de presse est très bon, il est certainement plus rigoureux que leur lecture des textes sacrés, puisque plusieurs rédactions nationales en ont fait l’écho.

Madame Delphine Hortvilleur qui exerce en tant que rabbin dans sa synagogue, se fait la porte parole d’un judaïsme ouvert, moderne avec un bon sens du populisme et se questionnant sur des sujets telle que la Cacheroute d’une tomate cueillie par des gens sous payés. C’est vrai la Cacheroute est une question d’éthique !

On veut donner à penser, mais sans leur donner les clés du mécanisme de la réflexion. Parce que la Cacheroute n’est pas une question d’éthique justement ! Même si elle en est composée, cela ne constitue pas le cœur de sa législation.

En fait, ce que moi je reproche aux libéraux, ce n’est pas tant d’avoir pris une religion et de l’avoir désossée pour la cuisiner à leur sauce. Après tout, on ne va pas en vouloir à tant de religion de vouloir s’inspirer des valeurs et de l’éthique du judaïsme, c’est plutôt un signe de vérité d’être copié.

Mais ce qui est vraiment regrettable c’est leur manque de rigueur, ils partent dans une direction sans en assumer totalement la trajectoire.

Par exemple : j’ai vu sur Internet une vidéo de cette fameuse Delphine ; le tournage commence par un geste qui m’a choqué, madame mange une boulette qu’on lui propose dans la rue, certainement pas Cacher. Mais quelques minutes après dans le même film, elle fait l’éloge des lois de la Cacheroute en expliquant que c’est une façon de prendre conscience de notre état et de ne pas manger instinctivement comme un animal. Cherchez l’erreur !

Dans cette vidéo elle donne un cours expliquant que le judaïsme dans la tradition se transmet par le père. La preuve ? Les nombreuses femmes non juives qui se sont mariées avec des personnalités bibliques. Ha bon ? Lesquelles ?
Si nous parlions d’avant le don de la Torah, il serait rigoureux de rappeler que le terme juif n’existait pas et que de ce fait tout le monde – même les enfants des douze tribus – ont dû passer l’étape de la conversion avant la révélation Sinaïque, telle que la Torah le raconte. Et après toutes les personnes devaient se convertir selon les règles en vigueur pour avoir le statut de juif. De quoi parlez-vous Madame ?

Elle veut avoir le même statut que les hommes et donc exercer en tant que rabbin. Bien, alors assumez vos positions jusqu’au bout, pourquoi lors d’une cérémonie de Bar Mitsva à la synagogue vous ne portiez pas les Tefilin comme les hommes ? Il n’est nullement interdit pour une femme de les porter…

La liste des incohérences est très longue, je ne vais donc pas la dresser de façon exhaustive, mais la rigueur intellectuelle ce n’est certainement pas votre point fort.

Mais peut être qu’au fond ce n’est pas ce que vous cherchez, la religion placebo c’est aussi une façon de voir les choses, non ? Non !